Souvent, on demande aux artistes de nommer leurs influences. Bien que je sois capable de nommer de nombreux peintres (par exemple) dont j’admire beaucoup le travail, je ne suis pas certain qu’il convient de parler d’influences. Même si des courants de l’esthétique (ou, très souvent avec d’art contemporain, d’une sorte « d’anti-esthétique ») existent, j’estime que cela s’opère d’une manière diffuse et variable dans le temps. En tout cas en ce qui me concerne.
Vous voulez des noms des peintres et dessinateurs dont j’estime particulièrement le travail ? En voici quelques-uns : Piero della Francesca, Masaccio, Vermeer, Rembrandt, Turner, Cézanne, Degas, Manet, Matisse, Bonnard, Vuillard, Hammershoi, Hopper, de Kooning, Rothko, Richter, Hockney, Pignon Ernest. La liste n’est pas exhaustive bien entendu, mais cela peut donner une idée. Les différences entre le travail de certains de ces noms est évident, mais on peut aussi trouver des similitudes, sans doute. L’intensité du regard et une maitrise de la matière me semblent constituer des points communs, car la peinture, mue par le regard, est aussi une forme d’artisanat dans son application.
Ce travail manuel, s’il est guidé par le regard, et parfois aussi par le cerveau, est réalisé par les mains et c’est dans l’articulation entre ces deux pôles que la difficulté se situe pour moi car ma pratique reste limitée par rapport aux vrais peintres : car la pratique me manque, étant sporadique. C’est exactement comme le sport ou toute autre discipline. Parfois l’œil, extension du cerveau, prend le dessus, parfois la main. Dans l’idéale les deux travaillent ensemble, mais cela ne se passe pas toujours ainsi.
David Cobbold