Du 12 juin au 15 août 2021
Notice de l’exposition de David Cobbold
Elles sautent aux yeux dans les paysages de David Cobbold, ces lignes qui traversent le tableau, l’organisent et sous-tendent sa vision. Ici, c’est une crête, là une haie, ailleurs une rivière, une lisière ou simplement des limites de cultures.
Les couleurs, audacieuses, y prennent grande part et belle place, donnant toute son étendue au champ, sa hauteur au coteau ou sa profondeur au bois. Par leur variété, le jeu précis de leurs rapprochements, entre contraste et concordance, elles expriment la force de la vision du peintre et sa patiente et prenante maîtrise.
Ligne ultime, l’horizon parfois dédoublé dans des nuances de gris, vert et bleu, cadre la matière et ouvre l’espace du ciel. Celui-ci, vif ou terne, paisible ou tourmenté, paraît nimber le panorama de ses états d’âme.
« Je ne cherche pas la reproduction », précise David. D’évidence, il propose des paysages intérieurs, que lui inspirent sa perception de la beauté du monde et des plaisirs de la nature, son attention aux choses vues et surtout imprévues et son désir de les partager.
Pour lui c’est un retour aux sources. Ces émotions, la peinture, commencée très jeune et pratiquée jusqu’aux Beaux-Arts, lui permet de les traduire avec la force et la bravoure, mais aussi la modestie, qui sont en lui. « Je joue avec la matière, mes envies et mes capacités », assume-t-il. Le geste de sa main, celui de « l’artisan que j’ai été », dit-il, s’accomplit aussi dans ses tableaux, pour son bonheur et pour le nôtre.
Florent Leclercq, journaliste